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Journées des collections. Un rendez-vous sous le signe de la fraîcheur !

En 2015, les Journées des collections quitteront l'Abbaye de Chaalis. La manifestation aura lieu début avril dans un site couvert.PHOTO : INFOPRO

Du 20 au 22 mai, le salon a une fois de plus permis de sonder l'ambiance morose du marché du jardin, plombé par l'économie stagnante...

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Un vent de fraîcheur, tant climatique qu'économique, soufflait sur les Journées des collections. La pluie s'est encore invitée et le soleil, timide, n'a pas suffi à réchauffer l'ambiance, même si 1 300 acheteurs se sont préenregistrés. Pourtant, les organisateurs et Jean-Luc Garnier, le nouveau commissaire général, ont fait de très gros efforts en matière d'accueil et d'infrastructures pour que chacun puisse travailler dans les meilleures conditions. Une vraie rupture avec l'édition précédente et un respect retrouvé des exposants et des visiteurs ! Côté salon, le nombre de stands est passé de 340 en 2013 à 270 cette année, même si les co-exposants étaient plus nombreux. De grandes marques n'ont pas fait le déplacement, privilégiant leurs événements propres. L'univers du végétal s'est réduit à 9 exposants, beaucoup préférant le Salon du végétal.

Mais c'est l'édition 2015 qui occupait les conversations : elle aura lieu entre le 1er mars et le 15 avril, en province, dans un endroit couvert pour pallier les conditions climatiques incertaines ! Officiellement, c'est pour répondre aux acheteurs qui considèrent que les dates actuelles sont trop tardives. Officieusement, d'aucuns évoquent le succès du Cercle des Saisons (en mars à Aix-en-Provence)... Mais beaucoup s'interrogent. « La France est le seul pays d'Europe à vouloir faire des référencements si tôt, commente ce fournisseur. Cela n'avancera pas les commandes, mais les délais de négociation seront plus longs ! »

Un seul critère pour les acheteurs : le prix...

« Depuis quelques années, on remonte le temps », lâche, dubitatif, cet autre exposant. « Bientôt, ces Journées auront lieu en septembre, comme feu Jarditec, pour préparer la saison qui se déroulera deux ans plus tard... » Le malaise était d'autant plus palpable que les fournisseurs ont bien conscience que ce sont eux qui financent. Et qu'aujourd'hui, tous les acheteurs ou presque n'ont pour critère de référencement que le prix... Le tout, avec une politique de flux tendu, c'est-à-dire sans aucun engagement... Côté marché, après un bon début de saison, les ventes marquent le pas depuis le 15 avril. « Ça correspond à la rédaction des déclarations d'impôts ! », note avec humour un directeur d'achats. La première quinzaine de mai a été catastrophique. L'augmentation des charges a poussé les foyers à faire des arbitrages budgétaires. « La demande s'oriente vers des plantes plus abordables, issues de cultures rapides, moins chères », constate ce grossiste hollandais. « C'est l'acheteur qui dit le prix ! » Jusqu'à quand ? Car, à ce rythme, y aura-t-il encore des producteurs de végétaux ? Les pépinières souffrent jusqu'à disparaître. Les assortiments se recentrent sur des standards. Beaucoup de producteurs européens sont à la limite de la rentabilité. Nul doute que le temps est venu de réactiver le jardin à l'automne car le marché est devenu trop dépendant du printemps au climat toujours plus aléatoire. La distribution en prendra-t-elle conscience ?

Patrick Glémas

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